LE DESSIN « Apprendre »

Espace-vivant

Lorsqu’il s’agit du dessin, les premiers mots qui nous viennent à l’esprit sont :

Ligne – Trait

Cette ligne, ce traits sont des signes qui, sur une surface, un format, perturbent ou organisent un espace en lui donnant vie.

Le dessin naît de transformations constantes, créations surprenantes à partir du trait et, apparition des volumes qui éclatent, conséquence de l’utilisation des pleins et des vides inséparables.
Jeux rythmés par leur dualité d’où inexorablement triompheront les
« vides ». Eux seuls contiennent
la vraie vie.

La machine est en route, les valeurs émanent du « support ». Le blanc du papier virtuellement se colore, une lumière s’en extirpe, il va falloir, par un travail de fond qui ne se compte pas en temps mais en émotions, la contrôler, la fixer, la matérialiser jusqu’à ce qu’elle devienne l’âme à faire vivre, un format à faire éclater, briser ses limites, en faire un Univers dont le contenu est l’œuvre de l’artiste.

Le point — La ligne — La forme

Naissance du point, de la ligne qui rejoint deux points, les « plans » qu’ils engendrent : devant, dessous, dessus, à coté et… leurs enchevêtrements.

Existence d’un point par rapport à un autre, d’une ligne au regard d’une autre, c’est tout le jeu des « dualités ». Le problème de la relation surface points à l’origine de valeurs modulées et d’une matière donnée (grain du papier). Surface travaillée au trait, également à l’origine de formes à dominantes courbes ou angulaires où se crée déjà un espace en profondeur pour qui sait regarder. Savoir capter un espace naissant.

L’éclosion de la «forme » issue d’une matière elle aussi naissante, multitude de points, formes capricieuses suggérées par l’atmosphère même de la matière points.

Formes nées de lignes placées en un ordre senti, mais aussi ligne pour elle même, détruite intentionnellement dans sa continuité pour la faire « vivre ».

Là où il y a « ligne » il y a trajectoire, là où il y a trajectoire il y a direction. Dominantes de direction, de concentration ou de dépouillement, il faut les provoquer. Faire jouer les blancs du papier jusqu’à saisir une « Lumière » particulière. Dominer le contraste des valeurs, ce qui va affirmer le caractère du dessin par des lignes fines ou épaisses mais modulées par le geste, au rythme de la respiration. Sentir les tensions intérieures – extérieures, profiter des appuis sur les bords par le jeu des verticales, des horizontales et obliques. Orchestrer le format dans ses dimensions, le faire éclater. Se laisser bercer par le balancement des allers et retours, démarche indispensable afin de guider l’œil du spectateur dans la globalité d’un espace « DESSIN » où rien d’accidentel ne distraira son attention.

L’esprit qui guide à la fois l’œil et la main se sera alors mesuré aux lois de la symétrie et des équilibres.

Ces signes élémentaires réalisés à main levée devront naître sur la feuille en une « harmonie » de valeurs elle même  crée par le jeu des pleins et des vides indissociables. C’est en cette « puissance » abstraite que réside toute la présence d’un espace dessiné ou peint.

Avec ténacité, « découvrir » par soi-même ce que le support peut révéler de valeurs cachées par le simple jeu de lignes, de formes et de plans. Atteindre la profondeur, cette troisième « dimension » qui est source de lumière et de vie.

La rigueur de l’approche pour investir un format est essentielle, elle est le sens profond du dessin, véritable « ossature » invisible de toute œuvre.

J.C.H

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