Dessiner, peindre, c’est par le jeu des lignes, des formes, des valeurs et des couleurs atteindre une « qualité de lumière » qui fait que le résultat (dessin ou peinture), au-delà du sujet, exprime une émotion jusqu’alors inconnue.
Je jette une première ligne. Par ce geste, (acte de dessiner ou de peindre) l’espace qui reçoit cette ligne m’informe sur la continuité de ma démarche afin de placer les éléments nouveaux aux endroits les mieux appropriés du tableau.
Il y a un rapport de proportions nouvelles, de pleins et de vides pour un équilibre inattendu. Cet équilibre tient dans le secret d’une lumière qui doucement apparait et qu’il va falloir fixer pour donner vie à ce nouvel espace appelé « Tableau » .
En peinture je considère que le dessin est essentiel,
Il est l’ossature, force virtuelle qui suggère, sollicite hors du sujet, l’âme du tableau.
Sollicitations émotives, révélation de visions qu’il faut capter dans l’action,
savoir garder raison mais aussi savoir accepter ce que le geste
fait naître à notre insu, cette part de mystère qui relie le visible à l’invisible.
Être à la recherche d’une présence peut-être dérangeante à un premier regard, mais,
« autre vérité ».
Elle sera perçue pour ce qu’elle cache.
L’idéal est que l’œuvre ainsi réalisée échappe au temps de son élaboration.
Suprême mais aléatoire destinée.
J.C.H